Traversée du Gulf Stream, 5 au 7 janvier 2020

Le dimanche 5 janvier est consacré aux courses et au ménage d’Océo.

Nous allons au Westmarine de Fort Lauderdale qui est le plus gros de Floride. Wow. C’est vraiment énorme! Nous trouvons tout ce que nous avons besoin. On a même pu magasiner tranquille, les filles s’étant trouvé un petit coin juste pour elles!!

Puis ça a été au tour de l’épicerie, qui se trouve juste en face du restaurant où nous pouvons laisser notre dinghy, le Southport Raw Bar. Il en coûte 10$ pour emprunter le quai pour la journée mais c’est applicable sur toute consommation ou nourriture au restaurant.

Le Southport Raw Bar

Et retour sur Océo pour convenir de la meilleure heure de départ. Nous n’avons pas très long à faire pour descendre jusqu’à Miami. Si nous partons vers 10h nous avons la marée avec nous (descendante) pour sortir en mer ainsi que la marée avec nous (montante) pour rentrer à Miami vers 14h.

Lundi 6 janvier, nous faisons nos derniers préparatifs. Seb doit monter dans le mât et retourner notre antenne VHF. Je dois tenir la corde qui l’assure fixée à un harnais d’escalade. Mais où est notre harnais? Ouille. Il était rangé au même endroit depuis le début du voyage mais nous l’avons bougé récemment. Nous cherchons pendant presque 1 heure. On ne pouvait pas croire que nous allions manquer notre traversée pour un harnais! Nous le trouvons finalement au dernier endroit qui restait à chercher, dans la cabine avant. Ouf.

Seb monte dans le mât. Quand c’est moi qui monte je ne suis pas trop nerveuse. Mais quand je le vois monter mon estomac n’aime pas trop ça. Nous sommes pourtant très prudents, il est bien attaché et nos marches de mât sont bien fixées.

J’admire mon capitaine

Seb est en haut, il s’acharne à décoincer l’antenne qui n’a pas l’air d’apprécier les milieu salins. Puis tout à coup, je vois notre antenne tomber… dans l’eau. Je crois que j’ai changé de couleur. Et Seb, habituellement toujours prêt à utiliser une belle panoplie de jurons dans des cas comme ça, me semble étrangement calme. Il descend et m’annonce que notre antenne était brisée et inutilisable et qu’elle lui a cassé dans les mains et qu’en plus il l’a échappée. Calmement. Bon.

Que fait-on? Si on va acheter une nouvelle antenne ici à Fort Lauderdale, on va perdre la journée à l’installer. On considère l’option de traverser sans la radio VHF fixe. Ce n’est pas si grave pour les communications car nous avons un VHF portatif mais il a une moins grande portée que le fixe. Ce qui nous chiffonne le plus c’est que notre antenne capte aussi les signaux AIS des autres bateaux, ce qui nous permet de les voir sur notre chartplotter et de connaître leur cap et leur nom si on a besoin de les appeler.

Puis on décide qu’on ne veut pas prendre la  chance d’avoir à commander cette pièce aux Bahamas étant donné l’incertitude de la livraison et les coûts ajoutés de taxes et importation.

Seb va au Westmarine, je retourne à l’épicerie pour des fruits et légumes et on installe l’antenne dans l’après-midi. Maintenant, que fait-on pour la traversée?

On entend toujours dire des tas de choses par des tas de gens. Seb a eu beau chercher, personne n’a l’air de conseiller une traversée directe Fort Lauderdale-Bimini. Les caps à suivre sont pourtant sur les cartes et dans les guides nautiques. Et comme nous avons choisi une traversée par vent et mer calme on se dit que ça ne devrait pas être si pire… On veut vraiment traverser aux Bahamas avant que le prochain front se pointe le bout du nez mercredi.

Nous faisons une simulation de routage avec le logiciel Weather 4D qui nous donne une traversée de 9h. Ce qui est vraiment bien. Nous avons seulement un peu plus de 50 miles nautiques à faire mais il faut compter avec le Gulf Stream qui nous poussera vers le nord.

Le mardi 7 janvier nous levons l’ancre à 5h00 et nous nous dirigeons vers notre dernier pont à faire ouvrir. Nous arrivons un peu serré pour le pont de 5h30. J’appelle le pont et je tombe malheureusement sur une pas fine. 95% des opérateurs de ponts sont gentils et ne demandent qu’à nous aider. Le 5% qui reste peut de façon assez magistrale nous scraper un plan de navigation.

Nous sommes en vue du pont mais pas encore arrêté juste devant. J’appelle la dame pour lui dire que nous allons profiter de son ouverture de 5h30. Elle me répond qu’elle ouvrira si nous sommes là à temps. Donc elle n’a pas ouvert. Ce qui est un acte de pure malfaisance étant donné qu’elle nous voyait approcher et que le temps que sa manoeuvre d’ouverture se fasse, nous aurions pu traverser en temps sans problème.

Nous avons dû attendre l’ouverture de 6h. Nous avons donc hésité à prendre la mer. J’ai pris la barre pour faire du surplace (je ne suis pas aussi douée que Seb!) et mon capitaine a fait une autre simulation de routage. Arrivée prévue 16h15. On n’aime pas ça. Ça ne laisse pas beaucoup de marge de manoeuvre avant le coucher du soleil. Mais on est vraiment dûs pour quitter la Floride alors on décide d’y aller quand même.

Quelle bonne décision. La mer était calme, des vagues d’à peine 3 pieds même dans le Gulf Stream.

Une eau d’un bleu profond indescriptible.

Un beau ciel bleu.

3 filles qui ont fait la traversée avec nous dans le cockpit.

Que demander de plus?

Peut-être ce petit moment précieux où nous sommes arrivés assez près pour voir la couleur turquoise de l’entrée du canal d’Alice Town et que les filles se sont mises à crier d’excitation.

Ou encore le banc d’une vingtaine de raies Stingray géantes qui nous a accueilli à l’entrée de l’île de North Bimini.

On aurait par contre pu se passer d’avoir touché un peu le fond de sable. Nous étions un peu trop à gauche dans l’entrée, les guides le disent, les bancs de sable bougent beaucoup ici.

On s’accroche au quai de la marina Blue Water. Seb va faire nos douanes pendant que je range un peu le bateau.

Puis j’entends Daphnée à l’extérieur dans le cockpit qui crie: maman, j’ai vu un requin!!! L’eau est tellement claire, on voit tous les détails de la faune marine. Même le plus petit poisson est visible. Le clou du spectacle est bien sûr le gros requin bouledogue qui vient voir si les pêcheurs sont revenus… ces derniers arrangent leurs poissons sur la berge et lancent les parties rejetées dans l’eau. Ce qui donne un festin de requins qui se battent pour les meilleures pièces.

La magie opère sur tous. Nous sommes aux Bahamas.

Enfin.


8 commentaires sur « Traversée du Gulf Stream, 5 au 7 janvier 2020 »

  1. Bravo! Merci encore pour le compte-tendu j’ai l’impression d’être avec vous.
    Merci Mathilde pour les magnifiques photos.
    Bon séjour è vous cinq.
    xxxxx

  2. WoW vraiment super de pouvoir vous suivre. On sent presque la chaleur des Bahamas ?
    Je vous souhaite de ne pas rencontrer d’autres « pas fines »
    Sur les ponts !!

  3. WoW! J’adore te lire Melanie! Tu as vraiment du talent pour raconter et le m’être par écrit!
    Bonne continuation! XX

  4. WoW! J’adore te lire Melanie! Tu as vraiment du talent pour raconter et le m’être par écrit!
    Bonne continuation! XX

  5. WoW! J’adore te lire Melanie! Tu as vraiment du talent pour raconter et le mettre ça par écrit!
    Bonne continuation! XX

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