Des travaux, beaucoup de travaux!

Après la première visite pour acheter Océo, nous sommes fébriles. C’est tout un aria de faire inspecter un bateau en plein hiver, aux États-Unis!

Nous trouvons tout de même un inspecteur qui accepte mais nous avons dû entrer Océo à l’intérieur pendant quelques jours, pour permettre aux lectures d’humidité d’être plus fiables.

Inspection à l’intérieur

Notre inspecteur est un ange avec nous. En fait, il nous regarde un peu comme des extraterrestres… Ah oui, c’est votre premier bateau? C’est gros 43 pieds… Vous êtes vraiment décidés? Bon, ok venez avec moi…

Au lieu des 2 à 3h habituelles pour faire l’inspection, il a passé 5h avec nous. À nous expliquer les détails de ses commentaires, à nous donner des références pour faire arranger telle composante, ou à nous conseiller quel produit pour faire tel travail. On a tout écouté, noté, transcris, imprimé… puis on s’est mis à la tâche après avoir signé les papiers.

Mais tout d’abord, il fallait présenter Océo aux filles :

Pour nous aider à structurer les travaux, j’ai monté un cartable avec chaque tâche à effectuer. Il est épais ce cartable!!!

Mais tous les détails y sont, tellement que les assurances ne nous ont jamais posé de questions sur nos travaux, à part une fois au 1er renouvellement pour nous demander si tout était fini. Et à notre grande surprise, en relisant notre cartable, tout ce qui devait être fait l’était. Ouf, on pouvait bien être fatigués à la fin de la saison!!

Je me souviens avoir commencé avec quelque chose de simple : changer les poulies de mât! Elles étaient presque toutes craquées ou brisées.

Simple? Haha, je n’aurais jamais pensé qu’il existait autant de variété de poulies. Le jour où je les ai achetées, 2 mois plus tard, j’ai considéré ça comme une victoire et j’étais fière de moi. Dans notre vie moderne, il est de plus en plus rare de pouvoir expérimenter l’apprentissage de quelque chose de complètement nouveau par soi-même, de chercher et finalement de trouver pour concrétiser notre apprentissage. Vous direz que je délire ici, et que je ne parle que de poulies… Mais pour moi ça signifiait beaucoup et j’ai appris à savourer toutes les expériences suivantes liées au bateau. Ça m’a appris à être fière de ce que j’accomplis! Peu importe la grosseur de l’apprentissage!

Alors je vous passe toutes les victoires et défaites en détail, mais voici ce que nous avons réussi à réaliser sur la liste de l’inspecteur :

-Refaire le joint d’étanchéité à la sortie du « shaft »

-Refaire le « body » de l’hélice (confié à Soudure Martin à Chambly, je le recommande)

-Changer l’anode d’hélice

-Travaux de coque : Sébastien est allé suivre son cours de fibre de verre. C’est un must si vous avez des travaux à faire, même légers. Et c’est toujours utile par la suite! Dans les travaux de coque, nous avions :

-1 bulle d’air à corriger, 3 petites fissures (probablement de stress), petit coup d’ancre à l’étrave

-Nettoyer les passe-coque (enlever les débris et saletés logés à l’intérieur)

-Reprendre le joint coque/quille au Sicaflex

-Dérouiller la quille jusqu’au métal, refaire l’interprotect

-Remplacer le « bushing » du safran (le faire fabriquer en fait pour que ce soit TRÈS précis en mesure pour éviter le jeu)

-Remplacer la chaîne d’ancre principale (200 pieds de galvanisé, ouch! Ça coûte un bras! Nous c’était 4$ du pied!).

-Changer les passe-fils pour l’électricité qui court dans le mât (pour des plus étanches)

-Changer le fil électrique du feu de tête de mât

-Redonner un peu de vie à nos ridoirs (nous les avons enduits de peinture à métal au lieu de les faire rechromer, nos finances nous disant qu’on abusait déjà un peu!).

-Conformer notre installation de bonbonnes propane (avoir des valves OPD) et acheter un tuyau conforme (et non pas avec des collets de plomberie!!)

-Condamner la sortie « à la mer » de nos toilettes. Je me suis portée volontaire pour celle-là. J’ai trouvé plein de moyens ingénieux de me salir et de sentir mauvais! J’ai quand même réussi à vider et démonter les 2 réservoirs toute seule! (oui oui, je suis une fière « pet » et fière de l’être!!!)

Je les ai même ramenés au Canada (vous auriez dû voir la tête du douanier quand j’ai déclaré « 2 réservoirs de toilettes de bateau usagés qui ont besoin d’être nettoyés et bouchés!! »). Ça a quand même été un de mes passages les plus rapides aux douanes. Soit le douanier était compréhensif, soit ça sentait vraiment mauvais!!!

-Changer la pompe de cale

-Remplacer les équipements de sécurité périmés (feux de détresse) et acheter de nouveaux extincteurs.

-Acheter un drapeau de détresse (pour les USA)

-Changer le feu de mouillage (malheureusement notre premier achat s’est avéré être une chandelle, on a dû le rechanger 2 ans plus tard!).

-Installer un feu de hune

-Redresser le palan de grand-voile

-Passiver les manchons de gréement dormant

-Nettoyer les coffres plein de sel de mer et nettoyer les moisissures sous les lavabos.

-Changer la batterie moteur

-Nettoyer le compartiment à batteries de service où de l’acide avait coulé

-Installer un bornier négatif pour respecter les normes sur le nombre de fils sur une borne de batterie

-Changer les boutons de panneaux d’accès aux cales intérieures

-Entretien du génois (confié à Saint-Onge à Granby)

Note : pour tout ce qui est moteur, je me décharge de l’exactitude des propos (malgré que j’essaierai de tout faire vérifier par Seb!!)

-Changer le filtre d’eau de mer

-Remplacer le « banjo » (bagues de changement d’huile)

-Travail sur le moteur confié à un mécanicien d’expérience

-Changer la valve et le passe-coque d’entrée d’eau au moteur

Bien sûr, il y a toujours des découvertes amusantes quand on fait des travaux : on ne manque jamais d’inspiration pour nourrir notre liste de travaux à faire!

Comme par exemple, quand nous avons retiré le safran pour changer le « bushing », ça PUAIT!!

De mon côté je voulais percer des petits trous comme l’inspecteur disait, mais Sébastien a eu la bonne idée de vouloir vérifier l’état intérieur de ce beau « petit » morceau de notre bateau. Il a bien fait, c’était tout pourri.

Alors mon homme, courageux comme mille et avec plein de vidéos d’internet en main, eh bien il a refait notre safran. Du vrai beau travail! Je suis admirative! Je ferai un beau petit article juste sur ce sujet plus tard…

Donc notre liste de travaux a (presque) diminué un peu et l’expérience acquise vaut son pesant d’or! On a beau travailler fort, un bateau, c’est un peu comme une maison avec de jeunes enfants, on n’a jamais fini!!!

En plein dans le sujet, je veux aussi donner une mention toute spéciale à ma magifique Livia, qui pendant tout ce temps dormait bien gentiment entre 2 biberons ou encore, semblait en totale harmonie avec son environnement. Quel ange!