Caroline du nord et entrée en Virginie – 28 avril au 7 mai 2020

La Caroline du nord… Eh misère. Quand nous ne sommes pas dû pour apprécier un endroit, les éléments se conjuguent pour nous le faire mal aimer!

Je ne suis malheureusement pas au courant des saisons de pêche ici, mais je peux vous confirmer que la pêche au crabe est ouverte. Chaque mètre d’eau disponible pour nous ancrer est donc occupé par un crab pot. Ok, j’exagère encore. Parce qu’il faut évidemment distancer un peu les crab pots les uns des autres.

Voit-on bien le champ de mines (crab pots) sur la photo?

Pour ancrer Océo qui mesure 43 pieds et qui peut tourner à 180 degrés sur son ancre, il faut compter au moins 200 pieds de diamètre. Quand il n’y a pas de vents forts. Sinon, c’est un peu plus. Alors je dirais que les crabs pots, qui sont stratégiquement placés dans TOUS les ancrages disponibles, doivent être disposés aux 100 pieds. Résultat: pas de place pour ancrer un bateau, à moins de s’emberlificoter l’hélice dans les flotteurs.

Nous essayons tout de même de sonder quelques endroits mais impossible d’en trouver un qui permet assez d’espace. Nous décidons donc de retourner à notre ancrage de l’automne dernier, dans le haut de la Pungo River.

Ce mouillage nous semble un peu plus exposé que les autres que nous avons essayé mais tout de même potable pour les 32 noeuds annoncés.

Bon. La météo. Depuis que nous sommes sur la côte est, nous consultons la météo marine sur plusieurs sources. Mais nous n’arrivons jamais à avoir une source, qui sans être exacte, serait au moins proche de la vérité.

Nos 32 noeuds ont fini en 45 avec des pointes à 59. Heureusement, Océo n’a pas bougé d’un poil, grâce à notre super Rocna et au fond (de la belle grosse bouette) qui tient hyper bien dans la Pungo River. Mais il faut avouer qu’on est un peu tanné de toujours avoir à faire face à pire que prévu. Ça commence à jouer sur le moral des troupes.

Au moins, nous n’étions pas seuls pour affronter le gros temps. Un gentil couple est venu s’ancrer dans « notre » bras de rivière pour laisser passer les gros vents. Le voilier Mac Guffin.

Mac Guffin avec nous dans le gros temps

La dame me faisait des grands signes de bonjour pendant leur ancrage. Je crois qu’ils étaient heureux de ne pas être seuls!

Nous avons attendu 3 jours que les éléments se calment un peu.

Au matin du 1er mai, nous poursuivons notre chemin. Direction Buck Island au nord du Albemarle Sound.

C’était sans compter avec mère Nature qui a piqué une sainte colère cette journée-là. Nous étions à mi-chemin dans le Albemarle Sound quand il est devenu clair que si nous ne faisions pas demi-tour, on subirait les foudres de la Grande Dame, même si ce n’est pas nous qui l’avions provoquée.

Nous avons donc rebroussé chemin (ceux qui connaissent mon capitaine peuvent vous dire à quel point ce devait être impressionnant, parce que Seb, pour rebrousser chemin, ça en prend pas mal!).

En rentrant dans la Alligator River, nous voyons nos amis du Mac Guffin qui sont en train de s’ancrer. Comme nous avions déjà affronté du gros temps ensemble, nous nous ancrons à côté d’eux, ça nous inspire confiance. Affronter le gros temps ensemble, ça fait de nous presque des amis, sans même les avoir rencontrés!

Le lendemain, 2 mai, nous sortons de la Caroline du nord. Un peu malgré nous. Nous avions prévu nous ancrer avant le Currituck Sound. Mais l’ancrage que nous visions n’était pas assez profond pour nous, contrairement à ce que nous disaient les cartes. Comme le soleil se couche tard et que le temps est assez calme, nous décidons de poursuivre jusqu’à Great Bridge en Virginie où nous espérons avoir de la place au quai gratuit, juste avant le pont.

La Virginie nous accueille avec un coup de chance, il y a de la place au quai. C’est un endroit merveilleux, avec tous les services proches (même si nous ne sortons pas vraiment).

Nous faisons livrer une épicerie le lendemain, directement au quai où nous sommes. Puis nous avons la bonne surprise de voir nos amis du Mac Guffin arriver derrière nous. Enfin nous allons les rencontrer EN VRAI! Lynn et Scott sont vraiment sympathiques. Ils s’entichent de nos filles au premier coup d’oeil. Ils leur achètent même des petites surprises!

Nous faisons aussi la connaissance des gens de Pepromenon, un catamaran moteur. Ils sont très sympathiques. Si ce n’était pas de la distanciation, nous aurions fait des 5 à 7 géniaux! Ce couple a une maison dans le Delaware alors ils nous ont offert leur assistance si jamais on avait besoin de quoi que ce soit quand nous passerons près de chez eux.

Le hasard de notre voyage a fait en sorte que nous avons surtout lié connaissance avec des américains. Sans exception, ils ont tous été gentils, intéressés par la façon de fonctionner au Canada, et toujours prêts à nous offrir leur aide. La communauté de voileux américains prend soin de nous.

Nous avons pris notre temps et décidé de rester au quai. Ça nous a permit de rattraper un peu de retard scolaire et surtout de passer des nuits sans avoir à surveiller notre ancrage.

Mathilde en vidéoconférence avec des amis de sa classe, merci madame Julie!!

Nous nous sommes arrêtés illégalement pendant 6 jours au quai de Great Bridge. Les séjours sont limités à 24h. Les rangers sont venus nous avertir aujourd’hui que nous devions quitter au maximum demain, l’infraction de dépasser le 24h étant passible de prison (pas de niaisage, il n’y a pas d’amende, c’est la prison direct!!).

Nous quitterons donc demain (vendredi). C’est dommage, on annonce une nuit de gros vents et nous espérions la passer au quai. Mais bon, c’est pas 45 noeuds de vents annoncés qui vont nous impressionner. On a vu neiger quand même!

Un commentaire sur « Caroline du nord et entrée en Virginie – 28 avril au 7 mai 2020 »

  1. Ouf! que de péripéties pour votre retour! Les filles devaient être contentes de toucher la terre ferme après 44 jours! Elles sont bonnes. Vous en faites des filles d’endurance, de patience et de persévérance: 3 qualités ultra-essentielles pour traverser la vie malgré ses écorchures inévitables!
    Le coucher de soleil après le mauvais temps est superbe!
    Sébastien, sur la photo de « ta commande », tu ressembles drôlement à ton oncle Serge! Ça me fait faire un p’tit retour en arrière…
    Bon vent mais pas trop quand même car on vous attend en un seul morceau chacun et chacune!!!

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