Les longs séjours forcés, durs sur le moral… – 21 au 27 février 2020

21 février. Ce matin nous bougeons vers Black Point sur l’île de Great Guana. L’ancrage de Big Major (l’île aux Cochons) où nous sommes aurait convenu pour les forts vents du Nord annoncés mais nous avons envie d’aller ailleurs.

Déjà, nous ne voulons pas faire de l’eau ici, surtout qu’on voit les étrons de porc flotter régulièrement autour du bateau. Et nous sommes très loin en Zodiac des services de Staniel Cay. Si il vente en plus, nous ne pourrons pas aller à terre pour un bout.

Arrivés à Black Point en matinée, nous prenons le temps de dîner avant d’aller à terre. Black Point est une petite communauté intéressante. Les petites rues sont bien vivantes et tout le monde nous salue. Un garçon nous invite même à aller jouer au basketball avec lui sur le terrain de l’école.

Mais même chose ici qu’à Staniel, le bateau provision n’est pas déchargé. Je sais que j’ai assez de nourriture pour quelques jours mais il est toujours plus agréable de manger du frais que du cannage… Et les filles ne se sont toujours pas habituée à boire du lait UHT. Sauf Livia. Elle, on dirait que rien ne la dérange!

Maman, le pain est jauuuuuuuuune!

Nous faisons le tour du village en moins d’une heure, les restos, le laundromat, les épiceries, tout est concentré au même endroit.

22 février. Il vente. Fort. Encore. On reste sur Océo. Quoi de mieux pour rattraper un peu de retard d’école accumulé pendant la présence de nos visiteurs. Ah oui, c’est samedi? Mais comme c’est un peu samedi tous les jours, ça marche quand même!

23 février. C’est dimanche, tout est fermé. Sauf l’école d’Océo. Les petites élèves travaillent fort.

24 février  Le vent se calme assez en après-midi pour qu’on puisse aller à terre faire une petite épicerie. Les filles sont ravies, il y a un congélateur avec de la crème glacée.

Nous avions aussi comme projet de faire du lavage. Personne à l’horizon, impossible d’acheter des jetons à la buanderie. On est resté là une heure, on a squatté l’Internet. Mais pas de Madame Jetons en vue.

On a aussi traversé à la bâtisse voisine pour acheter un pain raisin, cannelle et noix de coco de Peermon, la maman de Lorraine du Lorraine’s café. Les filles ont trouvé ça bien étrange d’entrer dans la maison de quelqu’un pour lui acheter du pain! Belle expérience! Et que ça sentait bon le pain frais dans sa maison!

Puis on a décidé d’aller manger une pizza au DeShaMon. Ça fait du bien, un repos de cuisiner!

25 février.
Il vente toujours. Journée d’école. On se gâte en cuisinant du pain doré avec le pain de Peermon, un délice.

Et c’est définitivement l’heure de la douche. Nous n’avons pas pu nous baigner à Black Point à cause des vents forts. Qu’à cela ne tienne, on remplit une chaudière d’eau de mer, on se lave, puis on se rince avec la douche solaire remplie d’eau douce. Une douche chaude, un luxe!

L’heure de la douche!

Nous essayons de rester positifs mais les vents nous découragent. Pas possible (en tout cas vraiment pas confortable!) de sortir avec ces vents et ils semblent se poursuivre pour un bon bout encore. Le moral flanche un peu. Beaucoup.

26 février. Nous devions bouger aujourd’hui mais les vents sont plus forts que prévu (autour de 25 noeuds) et nous devons passer par le Sound et deux cuts (une entrée vers le Sound et une sortie). Nous attendrons demain.

J’ai besoin de retourner à l’épicerie au cas où notre attente se prolongerait. On fait la rencontre de Suzette à l’épicerie. Suzette une vraie Bahamienne qui aimerait tant parler français! On fait un petit cours de français en accéléré pour elle.

On rencontre aussi Agnès qui marche avec nous jusqu’au quai. Elle me raconte que lorsqu’elle était jeune, elle a dû aller à Nassau pour faire son secondaire. Il y a seulement une école primaire ici sur l’île de Great Guana et ceux qui veulent poursuivre leurs études doivent aller loger chez de la famille à Nassau. Pas facile.

27 février. Enfin jour de départ. On doit sortir sur le Sound vers 11h. Mais non, finalement on restera à notre ancrage. Deux fronts froids se succèdent aujourd’hui dans la journée. Et à l’heure de notre départ, l’organisme météo des Bahamas émet un communiqué promettant des mers de 6 à 8 pieds (ce qui généralement veut dire plus). Et comme les vents ne sont pas encore tombés, ben nous, on laisse tomber le départ. Zut.

On aurait tout de même dû y aller. Le bulletin ne s’est pas avéré et on aurait pu descendre. Mais on n’a pas voulu prendre de chance.

Nous partirons demain directement pour George Town, question d’avancer vers le sud et aussi encore question de se protéger des vents forts qui vont nous souffler dessus après-demain. Ça veut aussi dire que j’oublie mon arrêt à Rudder Cay pour voir la sirène, statue installée dans le fond de l’eau par David Copperfield. On en a marre des vents forts!

On a appris que certains de nos amis qui devaient aller à Grenade comme nous ont décidé de s’arrêter à George Town aux Bahamas et de retourner au lac Champlain. Ils feront d’autres projets pour leur deuxième année de voyage.

Ça nous force à réfléchir de notre côté aussi. On est pas mal tanné des Bahamas. Il fait beau, l’eau est turquoise, et il y a des plages. À part ça, le reste est compliqué ou cher. Les navigations sont souvent des casse-tête de profondeur ou de négociation de cut avec une bonne marée à cause des vents forts qui soufflent tout le temps. Les ancrages ne sont jamais tout à fait protégés et les nuits de sommeil ne sont pas calmes et réparatrices mais plutôt de couleur blanche, surtout pour Seb. La fatigue s’accumule et tout le monde est à pic, et on regarde les grosses navigations qui nous attendent et dans notre mood présent ça ne nous tente pas.

Mais des amis nous ont donné rendez vous à Grenade. Ce sera peut-être notre coup de pied au derrière nécessaire pour poursuivre notre aventure comme prévu.

Espérons que l’arrêt à George Town sera plus reposant que les précédents et que les vents iront finalement jouer ailleurs!

3 commentaires sur « Les longs séjours forcés, durs sur le moral… – 21 au 27 février 2020 »

  1. Oh! Pas facile! Mais n.oubliez pas que de changer de direction et retour à la case départ n’est pas un échec mais un changement d’orientation par prudence!!! Ça c’est le plus important: que le capitaine et  » son adjointe » soient en forme et confortable pour naviguer. Surtout que le voyage soit  » A-G-R-É-A-B-L-E » C’est ça qui dit vous guider et non la fin prévue!!!

    Bonne décision à vous,
    XXxxx

    1. Je m’excuse pour les  » de mon adresse…qui retarde le départ de mon courriel!!!
      XXxxx

  2. on a beau essayer de tout prévoir, on a malheureusement aucun contrôle sur la mère nature.
    Soyez patient et bonne continuité
    ?????????

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