Comme une odeur d’apocalypse – 18 au 25 mars 2020

Un endroit merveilleux. Un décor paradisiaque. La nuit, les étoiles se font belles par milliers. Le jour, les teintes de turquoises, de bleus de beiges, de verts et de fuschias…

Aucune seconde pour en profiter.

Nous sommes arrivés aux Turquoises le 17 mars. Nous en repartirons le 22, sans presque avoir mis pied à terre, complètement angoissés et sans savoir ce qui nous attend. Nous avons peur d’être refoulé à l’entrée des Bahamas et des États-unis. Et nous avons beaucoup de grosses navigations à faire jusque-là. Donc les choses peuvent changer très rapidement, c’est stressant…

J’ai l’impression d’être en plein cauchemar. Nous avons tellement eu de difficultés à nous rendre jusqu’ici. Nous comptions en profiter à partir de maintenant… il faudra plutôt se dépêcher à remonter vers le nord. Il se peut même qu’on ne puisse pas retourner sur une plage… c’est totalement absurde. Dans toute la durée de notre voyage je ne crois pas que nous avons eu plus d’une dizaine de jours pour en profiter.

Nous sommes partis de Providenciales le 22 mars. Vagues annoncées: 4 pieds. Vagues réelles: 8 à 12 pieds aux 6 secondes. Nous devions nous rendre aux Exumas mais nous avons dû arrêter à Mayaguana parce que la navigation était trop difficile.

La remontée sera dure… et nous ne voulons pas faire trop de moteur au cas où nous ne pourrions pas nous approvisionner plus haut. Quelle galère…

Le 23 mars, nous poursuivons notre route. Nous visons les Exumas. Mais encore une fois, l’océan est déchaîné. Rien pour nous mettre à risque mais des navigations très éprouvantes. Nous nous arrêtons aux Crooked Island pour nous reposer.

Re-départ le lendemain… et si cette fois nous y arrivions? Distance jusqu’aux Exumas: 165 miles. C’est beaucoup. La mer est moins grosse mais nous sommes épuisés.

Le soir tombe, passerons-nous la nuit à naviguer?

De plus, le gouvernement des Bahamas vient de décréter un couvre-feu 24h, c’est à dire que personne n’est autorisé à circuler. Nous contactons notre ambassade à Nassau… Le consul essaie de nous encourager, et sans trop se commettre nous dit que si nous nous déplaçons pour rentrer chez nous, ça devrait être correct. Nous nous faisons plein de scénarios stressants d’abordage par l’armée ou la police bahamienne… Ça n’arrivera heureusement pas.

Nous sommes trop fatigués pour continuer jusqu’aux Exumas, nous stoppons à Calabash Bay vers une heure du matin. Nous prenons un apéro tardif bien mérité. Le plus dur est fait. Demain nous prendrons une journée de repos et nous repartirons pour de bon vers les Exumas pour nous ravitailler si on le peut et poursuivre notre remontée vers le nord.

Avant de partir des Turquoises, j’ai fait un approvisionnement de nourriture que j’ai évalué à 1 mois, 2 si on étire les denrées. Je me disais qu’on devrait en avoir assez… maintenant, avec les odeurs d’apocalypse et les services qui ferment les uns après les autres, on est inquiets. On a hâte de revenir à la maison.

4 commentaires sur « Comme une odeur d’apocalypse – 18 au 25 mars 2020 »

  1. On est de tout cœur avec vous et on vous envoie nos meilleures ondes positives…

  2. Bonjour Mathilde,
    Je suis vraiment triste pour vous, j’espère que ça va bien de ton côté et que vous êtes en bonne santé. Bonne chance pour le retour au Québec, prenez soin de vous! ? Ça va bien aller et continuez à être positif même si c’est difficile pour vous! ?
    Leeloo

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